Système et séries

Durant le boom de l’après-guerre, la Suisse a dû réagir à la gigantesque croissance démographique et économique pour construire aussi rapidement que possible, de manière peu onéreuse et dans une bonne qualité. Les systèmes constructifs ont alors pris de l’ampleur. Des bâtiments intelligemment pensés, composés d’éléments modulaires préfabriqués, se sont répandus notamment dans les régions urbaines. Les principes expérimentés à l’époque ont des effets qui se prolongent aujourd’hui encore sur la création architecturale suisse. 

Ces dernières années, la recherche s’est focalisée sur les bâtiments produits en séries sous l’aspect de leur importance pour l’architecture et l’histoire sociale. Il manque encore un aperçu au niveau suisse. Pour la plupart, les systèmes constructifs de l’après-guerre ne sont pour ainsi dire pas pris en compte dans les inventaires cantonaux. Depuis 2018, un groupe de travail interdisciplinaire de l’ICOMOS intitulé «Système et séries» a empoigné cette thématique. Dans une interview, Lucia Gratz et André Barthel, deux membres de ce groupe de travail, donnent des renseignements sur les connaissances acquises. A l’appui de deux exemples – un pavillon scolaire préfabriqué à Winterthour et une construction légère: l’ancienne cantine d’Arbon – nous montrons comment ces bâtiments qui commencent à prendre de l’âge sont aujourd’hui exposés à une forte pression. Un détour par Genève donne finalement un aperçu du travail de l’agence «Honegger frères» qui montre l’importance des débuts des systèmes constructifs en Suisse.

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Peter Egli, rédacteur, tél. 044 254 57 00